En quoi le discours de Victor Hugo sur l’abolition de l’esclavage est-il nécessaire de nos Jours ? (Dieu offre l’Afrique à l’Europe)‘’’Bref’’’
Le temps a évolué. Les sociétés esclavagiste et féodaliste ne sont plus. Elles sont évacuées sous le poids de la prise de conscience humaine. Jugées trop cruelles, elles furent un exemple d’indignité humaine. Et leur contribution à la deshumanisation de l’homme noir reste un fait indéniable dans l’histoire universelle. Une réalité à laquelle l’idéologie capitaliste se démarque et la combat, aujourd’hui, jusqu’aux dernières rigueurs. Elle proclame le doit aux peuples de se disposer d’eux-mêmes c’est-a-dire de choisir librement leur Etat et leur forme de gouvernement, de ne pas être cédés ou échangés contre leur volonté, et au besoin de faire sécession. Mais au cours du temps, la réalité a changé et a repris sa forme traditionnelle. Les démarches qu’empruntent les tenants du monde ont fini par faire tomber les masques qui ont, trop longtemps, voilé les déclarations d’engagement prises en faveur du respect des droits humains portant notamment sur le droit d’auto-détermination des peuples.
Cependant, l’histoire nous tient sur ses vérités des faits et nous enseigne que les tenants du monde ne se désarment pas jusqu’à date de leur double instrument idéologique : domination et exploitation. Et que la majeure partie de leurs richesses sont faites au détriment des pays pauvres. Une relecture de l’extrait du discours sur l’abolition de l’esclavage prononcé par Victor Hugo titré ‘’Dieu offre l’Afrique à l’Europe’’ ne dit pas le contraire. Il ouvre nos yeux sur la racine historique de cette forme d’exploitation qui continue aujourd’hui sur sa forme la plus moderne. En ces mots, il nous rappelle que : « le moment est venu de faire remarquer à l’Europe qu’elle a à coté d’elle l’Afrique. La Méditerranée est un lac de civilisation ; ce n’est certes pas pour rien que la Méditerranée a sur l’un de ses bords le Viel univers et sur l’autre l’univers oublié c’est-à-dire d’un cote toute la civilisation et de l’autre toute la barbarie. Le moment est venu de dire à ce groupe illustre des nations : unissez-vous ! Allez au sud. Il est devant vous, ce bloc de sable et de centre, ce morceau inerte et passif, qui depuis six mille ans, fait obstacle à la marche universelle. Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez la, prenez-la non pour le canon mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce, non pour la bataille mais pour la fraternité. Versez votre trop plein dans cette Afrique, et du même coup, résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires, allez, faites ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes, croissez, cultivez, colonisez, multipliez »
Cette apologie bienfaitrice de l’homme blanc a été acclamée par tous, y compris ceux-là qui étaient dévoués à la cause des noirs à l’époque. Le monde entier s’était incliné devant chacun de ses mots que contient ce discours. Et en ce moment défervescence historique et sous le charme d’un si grand orateur qui a marqué le 19eme siècle, celui dont l’humanité reconnait pour son élégance et son savoir, il était difficile de disséquer le dessous de ce discours. Et avant même qu’il a prononcé ce discours, Victor Schœlcher a vanté la grandeur de cet homme en ces mots élogieux :
En fait, Prononcé à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage et appelé à la consolidation de l’œuvre civilisatrice des européens à l’égard des noirs, ce discours a paradoxalement inauguré l’ère du néocolonialisme sans le mot. Et aujourd’hui, les pays pauvres de l’Afrique et de l’Amérique centrale l’ont compris à travers la mission des organismes non-gouvernementaux. Envoyés dans les pays pauvres, ces experts internationaux justifient ce drame de propriétarisation annoncée par Victor Hugo. On se demande quand ces pays pauvres parviendront à comprendre cette réalité pour qu’ils reprennent leur destin en main. ‘’Haïti chérie, terre de la liberté’’